LES DIFFERENTS REGLAGES DU LASER

ET LEURS FONCTIONS

Nous avons identifié 7 réglages différents :

Ces cinq réglages agissent directement sur le volume de la voile en le modifiant.

Ces deux réglages produisent un effet direct sur les forces agissant dans les couples de chavirage et de redressage.

Mais avant de les utiliser, il convient de s'assurer qu'ils pourront pleinement remplir leurs fonctions. Pour cela, plusieurs points sont essentiels dans la préparation du matériel et la façon de gréer le bateau :

L'ECOUTE

Relâchons tous les réglages sauf celui de la patte d'oie qui restera bien tendu et celui de la bordure qui sera moyennement pris, et plaçons la bôme perpendiculaire au bateau.

La prise de l'écoute a deux effets bien distincts :


Ce cintre du mât résorbe le rond de guindant et aplatit la voile. La tension exercée entre la têtière et le point d'écoute de la voile "ferme la chute", c'est à dire s'oppose à son vrillage (vrillage = variation angulaire des cordes des profils de la voile considéré dans ses différents étages).

LE HALE-BAS

Son action est proche de "l'effet 2" de l'écoute. En rapprochant ses 2 insertions (le 1/4 avant de la bôme et la partie du mât proche de l'étambrai), il exerce :

Mais le hâle-bas a un intérêt spécifique : outre qu'il autorise un accroissement de cintrage du mât, il permet de conserver un profil donné de la voile lorsqu'on fait varier l'angle voile-bateau par action sur l'écoute. Il s'agit là d'une condition essentielle à la régulation efficace de la surpuissance. En ce sens, sa fonction est identique à celle du chariot d'écoute sur d'autres solitaires comme l"'Europe" ou le "Finn".

LE CUNNINGHAM

Il exerce une tension verticale sur le guindant de la voile. Son premier intérêt est donc de pouvoir corriger une sous-tension relative du guindant par rapport à la chute, sous tension génératrice de plis caractéristiques dans la voile.

En effet, faisons l'expérience suivante : cunningham relâché, souquons le hale-bas ou bordons l'écoute de façon à rapprocher les deux poulies arrières l'une de l'autre. Aussitôt, des plis partant du guindant et convergeant vers le point d'écoute apparaissent. Etarquons légèrement le cunningham, ils s'effacent.

Mais là n'est pas le seul intérêt du cunningham. Ses fonctions essentielles sont :

 

LA BORDURE

Le réglage de bordure permet de doser le creux général que l'on donne à la voile et donc la puissance de celle-ci. Il existe toutefois une limite au-delà de laquelle détendre la bordure cesse d'augmenter la puissance et transforme la voile en "sac", perturbant ainsi les écoulements de l'air autour du profil.

Cette limite peut s'objectiver en mesurant la distance maximale séparant la bôme de la voile sur une perpendiculaire aux deux. De nombreux laseristes considèrent qu'elle est atteinte lorsque le pouce et l'auriculaire, écartés au maximum, joignent ces deux points (soit environ 20 cm).

 

LA PATTE D'OIE

En association avec le hale-bas, elle pallie l'absence de chariot d'écoute en maintenant la bôme excentrée au près.

En effet, les dériveurs solitaires, du fait de l'absence de foc, ne tolèrent pas une centration excessive de la grand-voile.

Pour remplir efficacement ce rôle, il importe que la patte d'oie soit fortement étarquée. A défaut, la bôme s'élève et rentre vers le centre du bateau ; ainsi lorsque le réglage de patte d'oie est détendu, la poulie guidée par celui-ci se trouve rehaussée. La tension verticale qu'exerce l'écoute, en rapprochant cette poulie à celle fixée sur l'extrémité arrière de la bôme est alors diminuée.

Toutefois, un excès de tension diminue la sensibilité de la barre et gêne le passage de la poulie lors du virement de bord, en particulier dans le petit temps. Aussi, il y a intérêt à détendre légèrement la patte d'oie si ces symptômes apparaissent et perturbent la conduite du bateau. L'utilisation d'un bout en kevlar permet d'obtenir le même effet (bôme excentrée et basse) avec un étarquage moindre.

LA DERIVE

Sa fonction est bien connue, nous ne la détaillerons pas. Trois points seulement particuliers au laser :

Il est très utile de placer sur la dérive une poignée permettant de la relever facilement d'une main.

LA SANGLE DE RAPPEL

De nombreux laseristes optent pour une sangle de rappel réglable. Ce réglage est très important car il permet de moduler le compromis confort/couple de rappel nécessaire en fonction de l'allure et des conditions de vent et de mer rencontrés.

Nous présentons le montage le plus courant :

Plus la sangle est serrée, moins le rappel est important, mais plus le retour dans le bateau est aisé.

 

Un repère de réglage utilisable est l'éloignement plus ou moins grand du liston par rapport à l'articulation du genou.